Comment évoluent la demande et l’offre par rapport au prix sur un marché ?

 


Objectif :

  • Comprendre les effets sur l’équilibre lors de la mise en place d’une taxe

Mots clés

Prix d’équilibre : le prix auquel s’égalisent l’offre et la demande

Quantité d’équilibre : quantité devant être échangée pour une allocation optimale (la meilleure répartition) des ressources.

I.  Les limites du marché 

En l’absence de normes (lois et réglementations), bien que l’économie de marché présente un grand nombre d’avantages, notamment en matière d’efficacité, de production et d’échange, son fonctionnement souffre également de certaines défaillances.

Il arrive que l’activité des producteurs (entreprises) ait des répercussions directes sur la situation d’autres agents économiques, sans échange ni transaction sur le marché.

L’exemple le plus connu est celui de la pollution qui provoque de la nuisance aux agents qui en sont victimes.

L'activité des producteurs (entreprises) peuvent entraîner des nuisances pour d’autres agents économiques, par exemple la pollution (externalité négative)

Les externalités correspondent aux conséquences de l’activité d’un agent économique sur d’autres agents dont le marché ne tient pas compte (sans paiement ni compensation).

Il convient de distinguer les externalités positives et négatives

Les agents économiques responsables d’externalités positives ne sont pas récompensés (percevoir une rétribution) par le marché et ceux qui provoquent des externalités négatives ne sont pas sanctionnés par le marché (ils n’ont rien à payer).

Étant donné que les externalités négatives ne sont pas supportées (pris en charge) par l’agent qui en est responsable, celui-ci n’est pas tenu de les limiter, d’où le développement de la pollution et de risques pour la santé (maladie chronique des poumons, maladie cardiovasculaire, cancer du poumon…).

II. Justifications de l’intervention publique

Pour remédier aux défaillances du marché, les gouvernements peuvent mettre en place des politiques pour inciter les agents à adopter des comportements vertueux en accord avec l’intérêt général, par exemple, des mesures incitatives visant à introduire des taxes sur les émissions polluantes ou à proposer des subventions (c.-à-d. des taxes négatives)

L’exemple typique est celui de l’écotaxe sur les véhicules automobiles, avec une pénalité pour les véhicules qui dégagent le plus de CO2 et un bonus pour les véhicules moins polluants.

III. Mais qu’est-ce qu’une taxe ?

Une taxe est un prélèvement fiscal à caractère obligatoire. Théoriquement, une taxe est une contrepartie du service rendu par une personne publique (que ce soit l’État, les collectivités territoriales …) ou pour financer indistinctement les dépenses publiques.

Toutefois, une taxe peut aussi avoir pour objectif d’influencer les comportements. Par exemple, pour décourager la production et la consommation de produits qui émettent des gaz à effet de serre, le gouvernement peut instaurer une taxe sur le carbone qui fait grimper le prix.

IV. (Illustration par l’exemple) L’effet d’une taxe 

a. L’effet d’une taxe pour les entreprises

Une taxe représente un coût pour une entreprise, cela réduit les bénéfices des entreprises, ce qui les encourage à réduire leur production.

Sur le graphique ci-dessous, avec en abscisse la quantité et en ordonnée le prix, supposons deux prix (P1 et P2), une courbe de l’offre (O1) et une courbe de la demande (plus le prix est faible et plus la quantité demandée est élevée).

Nous observons qu’avant la mise en place d’une taxe, pour un prix de vente P1, les entreprises produisent et offrent sur le marché la quantité Q1.

Après la taxe, elles n’offrent plus que Q1 donc une quantité moins importante.

Il en est de même pour un prix P2. Les coordonnées (Q1 ; P1) et (Q2 ; P2) permettent d’établir (de tracer) une nouvelle courbe d’offre O2.

Nouvelle courbe de l'offre (O2) après mise en place d'une taxe
( © Maxdecours.com)

Le graphique ci-dessous montre le déplacement du point d’équilibre d’Éq1 à Éq2 (et donc du prix d’équilibre et quantité d’équilibre) : la taxe a réduit les quantités échangées et, par voie de conséquence, les nuisances liées à la consommation du produit concerné.

Déplacement du point d'équilibre après mise en place d'une taxe
( © Maxdecours.com )

b.  L’effet d’une taxe pour les consommateurs

La taxe entraîne une réduction du pouvoir d’achat (quantité de biens et services qu’un revenu permet acheter) des consommateurs. De sorte qu’une taxe, pour un prix donné d’un produit, provoque une diminution de la demande.

Avant la mise en place d’une taxe, dans le cas d’un prix de vente P1, les ménages demandent une quantité Q1.

Une taxe entraîne une baisse de la demande chez les ménages
(© Maxdecours.com)

Après instauration de la taxe, ils ne demandent plus qu’une quantité Q1’ donc une quantité demandée plus faible.

Le même phénomène peut être constaté pour prix P2, les coordonnées (Q1′ ; P1) et (Q2′ ; P2) sont utilisées pour dessiner une nouvelle courbe de demande D2.

Nous pouvons observer le changement du point d’équilibre d’Éq1 à Éq2 (ainsi que du prix d’équilibre et de la quantité d’équilibre) : la taxe a conduit à une diminution des quantités échangées et, par conséquent, des nuisances dues à la consommation du produit concerné.

Déplacement du point d'équilibre après mise en place d'une taxe
(© Maxdecours.com)