Méthodologie détaillée pour rédiger une dissertation

Avant de commencer à rédiger :

  • La lecture du sujet

Déterminer la forme du sujet et de l’exercice : Quel type de sujet as-tu ? Est-ce une citation à discuter ? Une question ouverte ?

Définir les termes, symboles et concepts utilisés : Par exemple, si ton sujet parle des « temps démocratiques » ou des « siècles d’aristocratie », assure-toi de bien comprendre ce que ces termes signifient. C’est essentiel pour pouvoir ensuite argumenter.

Analyser la structure logique du sujet : Essaye de décomposer le sujet pour comprendre comment il est construit. Cela te donnera des indices sur la manière de structurer ton développement.

 

  • La problématique

Qu’est-ce qu’une problématique ? C’est le cœur de ton sujet. C’est une question qui ne peut pas être simplement répondu par un « oui » ou « non ». Elle nécessite une réflexion plus profonde, d’où le besoin de développer ta réponse.

Formation de la problématique : Elle peut se présenter sous la forme d’une question directe ou même d’une affirmation que tu devras discuter.

 

  • La construction du plan

Structurer les grandes parties : Une dissertation est divisée en plusieurs parties. Pense d’abord aux grands thèmes ou arguments que tu veux aborder. Ce seront tes grandes lignes directrices.

Structuration des sous-parties : Chaque grande partie sera divisée en sous-parties. Dans ces sous-parties, tu dois présenter un argument et le soutenir avec un exemple.

Si tu as des exemples de ton cours qui sont pertinents, utilise-les en priorité. Et si le sujet te le permet, citer des textes ou des sources peut vraiment renforcer ton argumentation.

 

Nécessaire articulation :

Les différentes parties de ton travail sont connectées les unes aux autres. Il ne suffit pas d’avoir plusieurs parties ; elles doivent être liées de manière logique et fluide.

Cela signifie que chaque partie doit découler naturellement de la précédente et préparer le terrain pour la suivante. Les transitions entre ces parties doivent être claires, permettant au lecteur de suivre facilement le fil de ta pensée.

 

Équilibre entre les grandes parties :

Toutes les parties principales doivent recevoir une attention et un développement appropriés.

Il ne faut pas que l’une de tes parties soit très longue et détaillée tandis qu’une autre est courte et semble inachevée.

Chaque partie doit avoir un poids similaire dans l’ensemble du travail pour garantir une cohérence.

 

Composition d’une rédaction :

La rédaction est la phase où tu vas transcrire tes idées, ton analyse et tes arguments sous forme écrite structurée. Cette structure est souvent divisée en trois parties principales : l’introduction, le développement et la conclusion.

 

Introduction :

Objectif : Présente le sujet, montre son intérêt et indique comment tu vas l’aborder.

Composants :

    • Amorce : Une entrée en matière qui peut être une citation, une anecdote, une statistique, etc.

    • Présentation du sujet : Expliquer brièvement de quoi il s’agit.

    • Problématique : Formuler la question centrale que tu vas explorer ou répondre dans ta dissertation.

    • Annonce du plan : Donner un aperçu de la structure de ton développement.

 

Développement :

  • Objectif : Argumenter, illustrer et démontrer ton point de vue sur le sujet.

  • Composants :

    • Parties et sous-parties : Le développement est généralement divisé en trois parties principales, chacune abordant un aspect ou une dimension du sujet. Chaque partie est elle-même subdivisée en sous-parties.

    • Arguments et exemples : Pour chaque partie, avance tes arguments soutenus par des exemples concrets, des faits, des témoignages, etc.

    • Transitions : Assure-toi de lier logiquement et fluidement chaque partie et sous-partie à la suivante.

 

 Conclusion :

  • Objectif : Synthétiser ce qui a été dit et apporter une réponse à la problématique.

  • Composants :

    • Résumé : Un bref résumé des points principaux et arguments présentés dans le développement.

    • Réponse à la problématique : Une conclusion claire et concise basée sur les arguments avancés.

    • Ouverture : Une suggestion pour élargir la réflexion, poser une nouvelle question ou évoquer une implication future liée au sujet.

 

Savoir rédiger dans le détail

 

4a)  Pour rédiger l’introduction

 

Amorce, introduire la dissertation :

    • L’objectif est d’attirer l’attention du lecteur et d’introduire le sujet de manière intéressante.

    • Tu peux commencer par une citation pertinente, une anecdote, une statistique ou tout autre élément qui donne un contexte au sujet.

    • Il est important que cette amorce apporte une valeur ajoutée, qu’elle serve à éclairer ou à contextualiser le sujet de la dissertation.

Reformulation du sujet :

    • Il s’agit de reprendre le sujet ou la question posée en le reformulant avec tes propres mots. Cela montre que tu as compris la question et que tu vas la prendre en charge.

    • Définir les concepts : Si le sujet contient des termes ou des concepts clés, il est crucial de les définir pour s’assurer que toi et ton lecteur avez la même compréhension.

    • Mettre en exergue le problème : C’est l’occasion de montrer pourquoi le sujet est pertinent ou pourquoi il mérite d’être discuté.

Formulation de la problématique :

    • Ici, tu formuleras la principale question ou les principales questions que tu chercheras à répondre ou à explorer tout au long de la dissertation. La problématique est en quelque sorte le fil conducteur de ton travail.

Annonce du plan :

Cette étape consiste à présenter brièvement la structure de ta dissertation, c’est-à-dire comment tu as organisé tes arguments et tes réflexions pour répondre à la problématique.

  • Expliciter clairement ton plan : Indique au lecteur comment tu vas aborder le sujet. Par exemple, « Dans un premier temps, nous examinerons… puis, dans un second temps, nous nous pencherons sur… ». Cette étape permet de donner une vue d’ensemble de ton argumentation

  

Alinéa pour chaque sous-partie :

    • Chaque grande partie de ta dissertation sera divisée en plusieurs sous-parties pour clarifier et structurer vos arguments. Dans l’introduction, il est bon de mentionner brièvement ces sous-parties pour donner encore plus de clarté sur la manière dont tu vas traiter le sujet.

    • Ces mentions servent également de transition entre les différentes sections de ton travail, assurant une progression logique et fluide de vos idées.

 

4b) Pour rédiger le développement

 

  • Pas de séparation entre les sous-parties d’une même partie : Imagine que tu écris sur différents points de vue d’un même sujet. Tu ne dois pas les séparer brusquement.

  • Espace marqué entre les parties et les transitions : C’est comme quand tu changes de chapitre dans un livre. Laisse un espace pour montrer que tu passes à un autre grand thème.

  • Alinéa pour marquer le passage à une autre sous-partie : Lorsque tu commences un nouveau point de vue ou un nouvel argument, fais un alinéa
  • Transitions indispensables : C’est comme construire un pont entre deux idées. Au lieu de sauter d’une idée à l’autre, utilise des phrases de transition pour guider ton lecteur d’un point à l’autre.

 

4c) Pour rédiger la conclusion

  • Résumé et réponse : Ici, l’idée est de revisiter les points clés de ton texte. Tu dois rappeler brièvement ce que tu as discuté et répondre à la question principale ou à la problématique que tu as présentée au début.

  • Ouverture : Au lieu de juste terminer sèchement, tu peux proposer une nouvelle perspective ou une question liée à ton sujet. Cela encourage le lecteur à réfléchir davantage. Mais attention, cette ouverture doit être pertinente. Si tu n’es pas sûr de ton idée d’ouverture, il vaut mieux s’abstenir plutôt que de la forcer.

 

Chaque brique est importante, et si tu les places bien, tu obtiendras une maison solide et bien construite à la fin !

 

Ton but : une dissertation bien construite (Image © Maxdecours.com)

Exemple de sujet :

« Les peuples démocratiques aiment l’égalité dans tous les temps, mais il est de certaines époques où ils poussent jusqu’au délire la passion qu’ils ressentent pour elle. Ceci arrive au moment où l’ancienne hiérarchie sociale, longtemps menacée, achève de se détruire, après une dernière lutte intestine, et que les barrières qui séparaient les citoyens sont enfin renversées. Les hommes se précipitent alors sur l’égalité comme sur une conquête, et ils s’y attachent comme à un bien précieux qu’on veut leur ravir. La passion d’égalité pénètre de toutes parts dans le cœur humain, elle s’y étend, elle le remplit tout entier. Ne dites point aux hommes qu’en se livrant aussi aveuglément à une passion exclusive, ils compromettent leurs intérêts les plus chers ; ils sont sourds. Ne leur montrez pas la liberté qui s’échappe de leurs mains tandis qu’ils regardent ailleurs ; ils sont aveugles, ou plutôt ils n’aperçoivent dans tout l’univers qu’un seul bien digne d’envie. »

(Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1840, Tome 2).

 

Comprendre le sujet :

La citation discute de l’attirance des peuples démocratiques pour l’égalité et comment, à certaines époques, cette passion peut les amener à négliger d’autres valeurs telles que la liberté.

 

Suggestion de plan :

Amorce : « L’amour de la démocratie est celui de l’égalité » écrivait Montesquieu dans De l’esprit des lois (1748). La démocratie, en promettant l’égalité entre les citoyens, a longtemps été considérée comme un idéal politique.

Reformulation du sujet (important de bien montrer que l’on a compris la citation et les problèmes qu’elle pose) : Alexis de Tocqueville, dans son ouvrage De la démocratie en Amérique, met en lumière la passion intense des peuples démocratiques pour l’égalité. Tocqueville va plus loin en suggérant que cette passion peut, dans certaines circonstances, obscurcir la perception d’autres enjeux fondamentaux tels que la liberté.

L’extrait présenté illustre un moment critique où la passion pour l’égalité devient presque dévorante, au point où les citoyens peuvent négliger, voire perdre, leur liberté en cherchant à atteindre une égalité totale. Ce scénario soulève des questions cruciales sur les équilibres nécessaires dans une démocratie entre l’égalité et d’autres valeurs démocratiques.

Problématique : Dans quelle mesure la quête inlassable de l’égalité peut-elle compromettre d’autres valeurs démocratiques essentielles ?

Annonce du plan : Nous étudierons tout d’abord la manière dont la passion pour l’égalité se manifeste dans les sociétés démocratiques (I), puis nous analyserons les risques potentiels associés à cette obsession (II), avant de conclure sur la nécessité d’un équilibre entre égalité et autres valeurs démocratiques (III).

  1. L’attrait irrésistible de l’égalité dans les sociétés démocratiques
  2. L’égalité comme valeur fondamentale des démocraties modernes : Évoquer la Révolution française, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
  3. Les moments historiques où la passion pour l’égalité a dominé : Le mouvement pour les droits civils aux États-Unis, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.
  4. La manière dont cette passion influe sur les comportements et les aspirations des citoyens : La recherche d’une égalité des chances, la notion de mérite.

Transition : Si l’égalité est indéniablement recherchée et valorisée, elle peut parfois, dans sa quête extrême, aveugler les peuples sur d’autres valeurs essentielles.

  1. Les risques d’une passion démesurée pour l’égalité
  2. L’érosion potentielle de la liberté individuelle : Le risque d’un État trop interventionniste.
    (- Interventionnisme excessif : lois de surveillance, censure ou politiques économiques trop restrictives au nom de l’égalité
    – Dans une véritable démocratie, la liberté n’est pas un privilège réservé à quelques-uns ; elle doit être un droit indéniable pour tous. « La liberté doit être pour tous ou pour personne. C’est la seule formule de la démocratie qui vaille le sacrifice » Albert Camus)
  3. Le danger de la conformité et d’uniformité : La disparition des individualités, la standardisation culturelle.
  4. La négligence d’autres enjeux démocratiques importants : L’importance du débat démocratique, le respect des minorités.

Transition : Ainsi, si l’égalité est une aspiration légitime, elle ne doit pas faire oublier l’importance d’équilibrer les valeurs démocratiques.

III. La recherche d’un équilibre entre égalité et autres valeurs démocratiques

  1. La complémentarité entre égalité et liberté : Le concept de liberté positive (liberté négative vs Liberté positive), l’égalité comme fondation de la liberté positive (sans un certain degré d’égalité, en particulier de ressources et d’opportunités, tous ne peuvent pas réaliser leur liberté positive), les dangers de privilégier l’une de l’autre.
  2. Les mécanismes pour préserver un équilibre démocratique sain : Les systèmes de contre-pouvoirs, l’importance de la loi (article 4 de la déclaration des droits de l’homme) et d’une justice indépendante,
  3. L’importance de l’éducation et de la conscience citoyenne pour prévenir les excès : L’éducation civique, le rôle des médias.

Conclusion :

Résumé et réponse :

Au fil de notre analyse, nous avons pu constater que l’égalité, bien que fondamentale dans le fonctionnement d’une démocratie, porte en elle des dangers si elle est poussée à l’extrême. Tocqueville, dans son étude des sociétés démocratiques, nous a avertis des conséquences d’une passion démesurée pour l’égalité, notamment la possible érosion de la liberté individuelle et le danger d’uniformité. Toutefois, comme nous l’avons exploré, l’équilibre entre égalité et d’autres valeurs démocratiques, telles que la liberté, est non seulement possible mais essentiel pour le bon fonctionnement d’une société.

Il est possible, grâce à l’éducation, à la conscience citoyenne et à des mécanismes institutionnels solides, de contribuer à préserver un équilibre sain entre l’égalité et d’autres valeurs démocratiques fondamentales.

Ouverture : Cependant, les sociétés sont de plus en plus globalisées et interconnectées, la définition et la place de l’égalité elle-même seront amenées à évoluer ? Les démocraties parviendront-elles à garantir cet équilibre tout en répondant aux défis transnationaux tels que les inégalités économiques, les migrations et le changement climatique ?