L'Humanisme et la Pléiade

1. Introduction

Après avoir exploré la poésie médiévale, nous nous tournons vers les XVIe et XVIIe siècles, une période de grand changement culturel et intellectuel en Europe. Deux mouvements, l’Humanisme et la Pléiade, ont profondément influencé la poésie de cette époque.

2. L’Humanisme

L’Humanisme est un mouvement intellectuel qui a émergé à la Renaissance, axé sur l’étude des textes classiques et la célébration de la dignité et du potentiel humains. Les poètes humanistes ont cherché à renouveler la poésie française en s’inspirant des modèles grecs et latins.

3. Clément Marot et l’Humanisme en poésie

Clément Marot est l’un des principaux poètes humanistes. Il est connu pour ses épigrammes, des poèmes courts et spirituels, ainsi que pour avoir introduit le sonnet en France, une forme poétique importée d’Italie.

4. La Pléiade

La Pléiade est un groupe de sept poètes du XVIe siècle, dont les plus célèbres sont Pierre de Ronsard et Joachim Du Bellay. Ils ont cherché à élever le français au rang des langues classiques en créant une poésie riche et variée, inspirée des modèles antiques.

5. Pierre de Ronsard et la Pléiade en poésie

Pierre de Ronsard, souvent appelé le « prince des poètes », est particulièrement connu pour ses sonnets, qui explorent des thèmes tels que l’amour, la nature et la mortalité. L’ensemble de recueils « Les Amours » que Ronsard a écrit sur plus de 20 ans est un excellent exemple de la manière dont les poètes de la Pléiade ont innové en matière de forme et de contenu.

6. Conclusion :

L’Humanisme et la Pléiade ont transformé la poésie française, en introduisant de nouvelles formes et en élargissant le champ des thèmes poétiques. En étudiant ces mouvements, nous pouvons mieux comprendre comment la poésie a évolué et comment elle a été influencée par les idées et les valeurs de l’époque.

7. Pour aller plus loin : sonnet de Pierre de Ronsard : « Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle »

Ce sonnet fait partie du recueil « Sonnets pour Hélène » de Ronsard. Il s’adresse à une femme aimée, la prévenant de la fuite du temps et de la vieillesse qui l’attend. Ce poème est un exemple typique de la poésie de la Pléiade, avec sa forme raffinée, son langage élégant et ses thèmes graves.

 

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578