Qu’est-ce que la croissance économique et comment la calculer ?

Mot clé

Empreinte écologique (ou empreinte environnementale) : surfaces terrestres nécessaire pour subvenir à ses besoins (ressources nécessaires pour un individu, d’une population ou ce qu’une activité consomme) et pour absorber les déchets générés

Cours

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Objectif :

  • Connaître les principales limites écologiques de la croissance
  • Connaître l’impact de la croissance économique sur l’environnement

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I. L’épuisement des ressources naturelles

La production de biens et de services suppose l’utilisation des réserves de ressources naturelles, de forêts, de minéraux, de pétrole, etc. Dans la mesure où la croissance économique favorise l’accélération de ce mouvement, la croissance accroît l’empreinte écologique des activités humaines. En effet, l’accroissement constant de la population mondiale et le développement de la technologie exigent l’utilisation de plus en plus de ressources naturelles.

L’épuisement des ressources naturelles a des conséquences désastreuses pour les êtres vivants qui peuplent la planète Terre. Il en résulte que la croissance économique participe à l’extinction d’espèces animales et végétales et la déstabilisation des écosystèmes.  

L’appauvrissement des ressources concerne aussi bien le territoire maritime que terrestre, dans la mer en raison de la pêche et de la pollution, sur la terre en raison de la déforestation et de la pollution engendrée.

II. Croissance économique et pollution

Les activités de production de biens et services sont à l’origine d’un grand nombre de pollutions : pollution atmosphérique, terrestre et aquatique mais aussi des nappes phréatiques que ce soit en raison des combustibles fossiles ou des déchets chimiques (herbicides, pesticides…).

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution est à l’origine de sept millions de décès par an, soit une sur huit au niveau mondial. En 2018, près de 3 milliards de personnes – soit plus de 40 % de la population mondiale – n’avaient toujours pas accès à des combustibles et des technologies de cuisson propres à leur domicile, ce qui constitue la principale source de pollution de l’air intérieur. L’OMS estime qu’environ 90% des habitants de la planète respirent de l’air pollué.

Exemple : le 7e continent : la grande zone d’ordures du Pacifique

À ce jour, la zone océanique la plus polluée du monde est connue sous le nom « grande zone d’ordures du Pacifique » (Great pacific garbage patch, GPGP) de deux à trois la taille de la France, située au milieu du Pacifique.

La raison : différents courants océaniques convergent entre eux et forment d’immenses tourbillons permanents.

Il y a tout lieu de penser que le « septième continent » a connu une croissance exponentielle, alimentée essentiellement par les flux continus de déchets rejetés par les fleuves.

Une zone similaire a été découverte dans le Nord de l’océan Atlantique. D’autres tourbillons de plastique similaires sont aussi présents dans le Pacifique sud, l’Atlantique nord et sud ainsi que dans l’océan Indien.

Étant donné que ces mers de déchets sont sous la surface de l’eau, elles ne sont pas détectables par les photographies prises par satellite mais sont visibles du pont des bateaux. Elles risquent de déséquilibrer les équilibres environnementaux.

Vortex de déchets du Pacifique nord

III. L’inquiétante accélération du réchauffement climatique

L’ONU et l’Organisation météorologique mondiale mettent en garde contre la rapidité avec laquelle le réchauffement climatique s’accélère.

Par sa vitesse et son ampleur, le changement climatique aura de très graves conséquences sur l’humanité : températures excessives et humidité rendant la vie très difficile dans certaines régions, élévation des océans, phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents, etc.

D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le changement climatique est attribuable à l’activité humaine, en particulier en raison par ses émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.).

Or le réchauffement climatique peut être tenu responsable de la fonte des glaces (si rien ne change, la disparition des glaciers est prévue pour d’ici 2060) et de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes (canicules, inondations, etc.).

Les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur la nature et l’humanité s’accéléreront, affirme le GIEC, et deviendront douloureusement palpables bien avant 2050.

IV. Concilier croissance économique et développement durable ?

La première définition du développement durable figure dans le rapport Brundtland (1987) qui définit le développement durable : « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Le développement durable vise ainsi à concilier croissance économique et durabilité : s’inscrire dans une perspective de long terme, répondre aux besoins du présent sans nuire aux besoins futurs.

La croissance doit permettre de financer les écoles, les commissariats, les hôpitaux tout en investissant dans la préservation de l’environnement. Elle doit aussi être fondée sur de nouvelles activités productives, telles que les éco activités (activités capables de prévenir, limiter ou corriger les impacts environnementaux tels que la pollution de l’eau, de l’air et du sol…).

Cette conception repose sur trois piliers :

  • Économique : créer de la richesse économique qui améliore les conditions de vie matérielles
  • Social : permettre à chacun de répondre à ses besoins essentiels, dans l’immédiat comme dans l’avenir (équité entre les générations)
  • Environnemental : le premier enjeu du développement durable, préserver la diversité des espèces et des ressources naturelles et énergétiques
Les trois piliers du développement durable

Néanmoins, la possibilité d’une croissance durable et respectueuse de l’environnement ne fait pas l’unanimité.

Pour l’économiste Serge Latouche, auteur de l’article L’imposture du développement durable ou les habits neufs du développement, la notion de durabilité est contradictoire en elle-même.

En effet le développement implique une augmentation de la production qui ne peut pas être atteint sans une augmentation de la pollution de l’environnement.

Le développement durable serait ainsi la formulation d’une « bonne croissance », incitant donc toujours à la croissance, tout en ne remettant pas en question cet objectif afin de préserver l’environnement.