Le théâtre classique du XVIIe siècle

I. Contexte historique et culturel

Le théâtre classique français du XVIIe siècle se développe dans un contexte de centralisation du pouvoir royal sous Louis XIV, également connu sous le nom de Roi-Soleil. Cette période, souvent appelée l’âge d’or du théâtre français, est marquée par un élan culturel sans précédent, soutenu par le mécénat royal et l’essor d’institutions comme l’Académie française.

La société de l’époque était structurée autour de valeurs telles que l’honneur, la hiérarchie sociale et l’ordre. Le théâtre reflétait ces préoccupations, tout en servant d’outil pour questionner et parfois contester ces mêmes valeurs.

II. Les caractéristiques du théâtre classique

2.1 Les trois unités

Inspirées de la Poétique d’Aristote, les règles classiques du théâtre exigent le respect des trois unités : l’unité d’action, de lieu et de temps.

L’unité d’action stipule qu’il doit y avoir une seule intrigue principale dans la pièce. L’unité de lieu exige que l’ensemble de la pièce se déroule dans un seul et même lieu. Enfin, l’unité de temps implique que l’action doit se dérouler en l’espace d’une journée.

2.2 La bienséance et la vraisemblance

La bienséance est une règle qui exige le respect des bonnes mœurs et de la décence publique. Elle interdit par exemple de représenter des actes de violence sur scène, ou de faire un usage impudique de la langue.

La vraisemblance, quant à elle, consiste à respecter ce qui est probable et cohérent. Les événements de la pièce, les réactions des personnages, doivent correspondre à ce que le spectateur peut attendre dans la réalité.

2.3 Les genres théâtraux 

Le théâtre classique comporte principalement deux genres : la tragédie et la comédie. La tragédie, souvent inspirée de la mythologie ou de l’histoire, met en scène des personnages nobles confrontés à des situations dramatiques, tandis que la comédie se focalise sur des personnages plus ordinaires et vise à faire rire par l’observation de leurs défauts et de leurs travers.

III. Molière et la comédie

Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière, est sans doute le dramaturge le plus célèbre du théâtre classique français. Avec des pièces comme « Le Tartuffe« , Molière a su mêler le rire à la critique sociale. Le personnage de Tartuffe, un hypocrite qui utilise la religion pour manipuler une famille crédule, est un véritable masque comique qui sert à dénoncer l’hypocrisie et le fanatisme religieux. Le comique de situation, de caractère et de mots sont ici savamment utilisés pour faire rire le public tout en l’invitant à la réflexion.

Molière dans le rôle de César dans La Mort de Pompée, portrait attribué à Nicolas Mignard (1658)

IV. Racine et la tragédie

Racine, avec des œuvres telles que « Phèdre », a élevé le genre de la tragédie à son apogée. La pièce raconte l’histoire d’une femme qui, malgré elle, tombe amoureuse de son beau-fils, Hippolyte. L’héroïne tragique est ici prisonnière d’une passion interdite qui la mènera à sa perte.

Racine suit les règles du théâtre classique, en concentrant l’action dans un temps et un lieu unique, et en faisant de la fatalité un moteur dramatique puissant. La langue de Racine, précise et musicale, donne à la tragédie une dimension poétique remarquable.