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ToggleAu XVIIe siècle, deux mouvements littéraires majeurs ont marqué la poésie française : la Préciosité et le Classicisme. Ces deux mouvements ont apporté de nouvelles idées et une nouvelle esthétique à la poésie, tout en continuant à s’inspirer des traditions poétiques établies au Moyen Âge et à la Renaissance.
La Préciosité est un mouvement littéraire et culturel qui a émergé au milieu du XVIIe siècle, surtout autour des salons parisiens tenus par des femmes de la haute société. Les poètes précieux et précieuses valorisaient un langage raffiné et élaboré, et leurs poèmes traitaient souvent d’un amour idéalisé.
Madeleine de Scudéry, l’une des figures emblématiques de la préciosité, est connue pour son salon littéraire et ses écrits sur l’amour platonique. Vincent Voiture, un autre poète précieux, est célèbre pour son style léger et spirituel, donnant un caractère « naturel » à des textes très travaillés.
Le Classicisme est un mouvement littéraire qui a dominé la seconde moitié du XVIIe siècle. Les poètes classiques cherchaient à atteindre l’équilibre et la clarté dans leurs poèmes, en adhérant à des règles strictes de composition. Ils s’inspiraient de l’Antiquité gréco-romaine et valorisaient la raison, l’ordre et l’harmonie.
Jean de La Fontaine est l’un des poètes classiques les plus connus, célèbre pour ses Fables. Ces courts poèmes en vers racontent des histoires moralisatrices, souvent avec des animaux comme personnages. Nicolas Boileau, quant à lui, est connu pour son « Art poétique », un poème didactique qui énonce les règles de la poésie classique.
La Préciosité et le Classicisme ont façonné la poésie du XVIIe siècle, en introduisant de nouvelles idées sur l’amour, le langage et l’esthétique poétique. L’étude de ces mouvements nous permet de comprendre comment la poésie reflète et façonne les valeurs culturelles de son époque.
Je vous recommande de lire quelques poèmes de Madeleine de Scudéry et Vincent Voiture, ainsi que des Fables de La Fontaine et des extraits de l' »Art poétique » de Boileau. Essayez de noter comment ces poètes utilisent le langage et la forme pour exprimer leurs idées et leurs sentiments.
La lecture de ces poèmes vous fournira non seulement une appréciation plus approfondie de la Préciosité et du Classicisme, mais aussi une perspective unique sur la façon dont ces poètes ont utilisé le langage et la forme pour exprimer leurs idées et sentiments.
Les amoureux
L’eau qui caresse le rivage,
La rose qui s’ouvre au zéphir,
Le vent qui rit sous le feuillage,
Tout dit qu’aimer est un plaisir.
De deux amants l’égale flamme
Sait doublement les rendre heureux.
Les indifférents n’ont qu’une âme ;
Mais lorsqu’on aime, on en a deux.
Madeleine de Scudéry (1607-1701)
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Vincent Voiture offre une autre perspective intéressante sur le mouvement de la Préciosité et est considéré comme l’un des principaux représentants.
Dans le poème « La Belle Matineuse », Voiture emploie un langage raffiné et élaboré pour décrire une dame qui se lève tôt le matin. L’attention méticuleuse portée aux détails, l’emploi d’expressions élégantes et recherchées, et la célébration d’un amour idéalisé sont autant de traits typiques de la préciosité.
La Belle Matineuse
Des portes du matin l’Amante de Céphale,
Ses roses épandait dans le milieu des airs,
Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
Ces traits d’or et d’azur qu’en naissant elle étale,
Quand la Nymphe divine, à mon repos fatale,
Apparut, et brilla de tant d’attraits divers,
Qu’il semblait qu’elle seule éclairait l’Univers
Et remplissait de feux la rive Orientale.
Le Soleil se hâtant pour la gloire des Cieux
Vint opposer sa flamme à l’éclat de ses yeux,
Et prit tous les rayons dont l’Olympe se dore.
L’Onde, la terre et l’air s’allumaient alentour
Mais auprès de Philis on le prit pour l’Aurore,
Et l’on crut que Philis était l’astre du jour.
Vincent Voiture (1597 – 1648)
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En ce qui concerne le Classicisme, les Fables de Jean de La Fontaine sont un excellent point de départ. Chaque fable est une histoire moralisatrice contée de manière simple et claire. Notez comment La Fontaine utilise des animaux comme personnages pour illustrer des leçons de vie et des vérités universelles.
La Cigale et la Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Dansez maintenant.
Jean de La Fontaine (1621 – 1695)
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Nicolas Boileau, avec son « Art poétique », donne un aperçu des règles qui régissent la poésie classique.
Si vous souhaitez observer comment Boileau équilibre les principes de l’harmonie, de l’ordre et de la clarté tout au long de son œuvre.
L’art poétique est à lire gratuitement ici : https://fr.wikisource.org/wiki/Boileau_-_%C5%92uvres_po%C3%A9tiques/L%E2%80%99Art_po%C3%A9tique/Chant_I