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ToggleL’ouverture atlantique est un moment crucial de l’histoire qui a marqué le début d’un basculement des échanges de la Méditerranée vers l’Atlantique après 1453 et 1492. La découverte du « Nouveau Monde » par Christophe Colomb a entraîné de profondes transformations économiques, politiques et sociales en Europe et dans les territoires conquis. Ce cours se propose d’analyser les conséquences de cette ouverture atlantique, mettant en lumière le début d’une forme de mondialisation.
En 1492, Christophe Colomb, financé par les souverains espagnols, réalise son premier voyage vers l’Ouest, découvrant ainsi les Antilles. Il effectuera trois autres voyages en 1493, 1498 et 1502, explorant une grande partie des Caraïbes et du littoral sud-américain.
Entre 1519 et 1521, Hernán Cortés, un conquistador espagnol, envahit l’Empire aztèque et parvient à le renverser grâce à des alliances avec des peuples locaux, ainsi qu’à la supériorité technologique et militaire des Espagnols.
Entre 1532 et 1533, Francisco Pizarro, un autre conquistador espagnol, envahit l’Empire inca et capture l’empereur Atahualpa, permettant ainsi l’établissement de la domination espagnole sur le Pérou et une grande partie de l’Amérique du Sud.
Des compagnies commerciales, telles que la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et la Compagnie anglaise des Indes orientales, sont créées pour faciliter et contrôler le commerce entre l’Europe et les colonies. Elles établissent des comptoirs et des forts pour protéger leurs intérêts commerciaux et garantir la sécurité de leurs navires et marchandises.
Les principales puissances européennes, comme l’Espagne, le Portugal, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, rivalisent pour le contrôle des territoires et des routes commerciales. Cette compétition mène à des conflits et des guerres coloniales.
Les missionnaires, tels que les Franciscains, les Dominicains et les Jésuites, accompagnent les conquistadores et les colons pour évangéliser les populations amérindiennes. Ils créent des missions et des écoles pour enseigner la religion chrétienne et la culture européenne aux autochtones.
Les Jésuites, en particulier, jouent un rôle crucial dans l’éducation et la conversion des populations locales, mais aussi dans la protection des droits des Amérindiens face aux abus des colons et des autorités coloniales. D’autres ordres religieux, comme les Capucins et les Carmélites, participent également à l’évangélisation et à l’encadrement des populations colonisées.
L’Afrique joue un rôle central dans le commerce atlantique, fournissant des esclaves pour les plantations des Amériques. Les Européens établissent des comptoirs sur les côtes africaines pour faciliter la traite négrière.
Le commerce des esclaves devient l’un des principaux moteurs de l’économie mondiale. Des millions d’Africains sont déportés vers les Amériques pour travailler dans les plantations de sucre, de café, de cacao et de tabac, ainsi que dans les mines d’or et d’argent.
L’exploitation des mines d’or et d’argent en Amérique contribue à l’afflux massif de métaux précieux en Europe, stimulant l’économie européenne et alimentant la croissance économique et l’expansion coloniale.
La découverte du Nouveau Monde permet l’introduction de nouveaux produits agricoles en Europe et en Asie, tels que le maïs, la pomme de terre, le cacao, le tabac et le café. Ces produits modifient les habitudes alimentaires et la culture des sociétés européennes et asiatiques.
L’ouverture atlantique et la découverte du Nouveau Monde stimulent les progrès en navigation et cartographie. De nouveaux instruments, comme le compas et l’astrolabe, sont développés pour faciliter la navigation en haute mer, tandis que les cartes et les globes terrestres deviennent de plus en plus précis et détaillés.
La croissance du commerce atlantique entraîne le développement de grands ports européens, tels que Lisbonne, Séville, Amsterdam, Londres et Bordeaux. Ces ports deviennent des centres économiques et culturels majeurs, reflétant la nouvelle dynamique des échanges mondiaux.
Avant l’arrivée des Européens, l’esclavage existait déjà dans certaines sociétés amérindiennes, notamment chez les Aztèques et les Incas. Cependant, l’esclavage précolombien était généralement moins systématique et moins brutal que l’esclavage pratiqué par les Européens.
Dans les îles des Caraïbes, certaines populations amérindiennes, comme les Taïnos, pratiquaient également des formes d’esclavage et de servitude, souvent en lien avec la guerre et les conflits tribaux.
À partir du 16e siècle, les Européens commencent à organiser des expéditions négrières pour capturer des Africains et les transporter vers les Amériques. La traite négrière s’intensifie au fil des siècles, atteignant son apogée au 18e siècle.
Pour encadrer l’esclavage et les relations entre maîtres et esclaves, des lois et des règlements sont mis en place, comme le Code Noir en France, promulgué en 1685. Ces lois définissent les droits et les devoirs des esclaves et de leurs maîtres, mais dans la pratique, les conditions de vie des esclaves restent souvent très difficiles.
En 1498, l’explorateur portugais Vasco de Gama parvient à contourner l’Afrique et à atteindre les Indes, ouvrant ainsi une nouvelle route maritime vers l’Asie et permettant aux Européens d’établir un commerce direct avec les riches marchés asiatiques.
En 1519-1522, l’expédition dirigée par Fernand de Magellan, bien que ce dernier ne parvienne pas à terminer le voyage, réussit le premier tour du monde, démontrant que la Terre est bien une sphère et que les océans Atlantique et Pacifique sont connectés.
Les découvertes géographiques de l’époque des Grandes Découvertes stimulent la production de cartes de plus en plus précises et détaillées. Des cartographes tels que Gerardus Mercator et Abraham Ortelius créent des cartes et des atlas qui deviennent des références pour les navigateurs et les savants de l’époque.
Les atlas et les globes terrestres gagnent en popularité au fur et à mesure que la connaissance du monde s’élargit. Ils permettent de visualiser les nouvelles terres découvertes et les routes commerciales, facilitant ainsi la navigation et l’exploration.
La conquête des Amériques entraîne de nombreux affrontements entre les Européens et les populations amérindiennes. Les guerres de colonisation, les rébellions et les résistances amérindiennes sont fréquentes, mais les Européens, grâce à leur supériorité technologique et militaire, parviennent généralement à imposer leur domination.
Pour faciliter la colonisation et le contrôle des territoires, les Européens nouent des alliances avec certaines populations amérindiennes et signent des traités pour délimiter les zones d’influence et de colonisation. Cependant, ces accords sont souvent violés, et les tensions entre Européens et Amérindiens demeurent.
La conquête et la colonisation européennes ont des conséquences dramatiques sur les populations amérindiennes. Les guerres, les déplacements forcés, les mauvais traitements et les épidémies provoquent un déclin démographique important.
Malgré la colonisation et l’assimilation forcée, certaines cultures amérindiennes parviennent à survivre et à préserver leur identité. Aujourd’hui, de nombreux peuples autochtones d’Amérique continuent de revendiquer leur héritage culturel et leurs droits.
Les Européens s’installent progressivement dans les Amériques, créant des colonies et des villes. Ces colons sont majoritairement espagnols et portugais en Amérique latine, tandis que l’Amérique du Nord est colonisée par les Français, les Britanniques et les Néerlandais.
Les contacts entre Européens, Amérindiens et Africains déportés dans les Amériques entraînent un métissage culturel, linguistique et ethnique. De nouvelles identités et cultures émergent, comme les créoles, les métis et les mulâtres.
Les Européens introduisent involontairement des maladies contre lesquelles les Amérindiens n’ont aucune immunité, comme la variole, la grippe, la rougeole et la peste. Ces épidémies déciment les populations autochtones, contribuant à leur déclin démographique.
Les échanges entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques favorisent également la propagation de maladies et d’épidémies, qui touchent toutes les populations impliquées dans ces échanges.
L’ouverture atlantique a marqué un tournant majeur dans l’histoire, entraînant un basculement des échanges de la Méditerranée vers l’Atlantique et le début d’une forme de mondialisation. La découverte du « Nouveau Monde » a eu des conséquences considérables sur l’économie, la politique et la société en Europe et dans les territoires conquis, notamment la constitution d’empires coloniaux, la mise en place d’un commerce mondial, l’essor de l’esclavage, les progrès de la connaissance du monde et le devenir des populations des Amériques.
Ainsi, l’ouverture atlantique a profondément transformé le monde et posé les bases de la mondialisation que nous connaissons aujourd’hui.