Périclès et la démocratie athénienne
Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de Xanthippe, Athénien. » Marbre, copie romaine d'après un original grec de 430 av. J.-C. environ

Introduction

Athènes est la puissance dominante du monde grec durant une grande partie du Ve siècle av. J-C , nommé « le siècle de Périclès » ou « moment Périclès », une période qui se distingue dans le domaine de la littérature et du théâtre, de la philosophie et des sciences.

Périclès est connu comme le père de la démocratie, ayant ouvert la vie politique à l’ensemble des citoyens athéniens. Athènes a atteint son apogée de son vivant et reste considérée comme la cité fondatrice de la culture occidentale.

Qui est Periclès ?

Né aux alentours de 495 av. J.-C, Périclès est un riche citoyen athénien descendant de deux familles nobles d’Athènes.

En 443 av. J.-C., Périclès accède à la plus haute magistrature : la fonction de stratège.  Il est réélu chaque année ce jusqu’à sa mort. Son influence est si grande que cela fait de lui le dirigeant de facto de l’État. Sa position en tant qu’homme d’État, stratège et orateur rend complexe l’évaluation objective de ses actions.

Au cours de sa vie, Périclès a œuvré au renforcement des institutions démocratiques. La principale est l’Ecclesia, l’assemblée du peuple à laquelle tous les citoyens peuvent prendre part. Il a également cherché à limiter le pouvoir de l’aristocratie.

Thucidyde retranscrit un discours de Périclès qui définit la démocratie athénienne ainsi :

« Notre constitution politique n’a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins ; loin d’imiter les autres, nous donnons l’exemple à suivre. Du fait que l’État, chez nous, est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie. En ce qui concerne les différends particuliers, l’égalité est assurée à tous par des lois. (…) La liberté est notre règle dans le gouvernement de la république. »

 

Si Périclès étend la démocratie à tous les citoyens, il convient de se rappeler qu’Athènes compte seulement environ 40.000 citoyens sur 240.000 habitants. Les femmes ne peuvent pas être citoyennes, tout comme les étrangers résidant à Athènes et les esclaves.

Reconstitution de l'Acropole d'Athènes par Leo von Klenze (huile sur toile, 1846)

Périclès lance de nombreux constructions et travaux : double muraille fortifiée autour de la cité, construction du Parthnéon (le temple d’Athéna), des entrées monumentales de l’Acropole, le l’Érechthéion (l’autre temple d’Athéna) et enfin du théâtre de Dionysos.

 

Une reconstitution grandeur nature du Parthénon (à Nashville, États-Unis)

Périclès était aussi préoccupé par le renforcement de l’autorité d’Athènes sur ses alliés. Sa politique impérialiste entraîne un nouveau conflit avec Sparte.

Toujours prudent, il ne livre jamais une bataille incertaine et ne cède pas aux « vaines impulsions des citoyens » (selon Plutarque, philosophe, biographe, moraliste et penseur majeur de la Rome antique). Périclès a fondé sa politique militaire sur le principe selon lequel la prédominance d’Athènes dépend de la supériorité de sa marine de guerre.

Afin de protéger les habitants des attaques spartiates, Périclès eut l’idée de les confiner dans l’enceinte de la ville sous la protection des murs de la cité… une promiscuité propice à la circulation des maladies. En 430 av. J.-C, sa sœur et ses deux fils légitimes meurent à la suite de l’épidémie. En septembre 429 av. Périclès décède à son tour, emporté par une maladie infectieuse ou parasitaire (il pourrait s’agir du typhus ou de la peste) qui sévissait à Athènes.

La guerre du Péloponnèse (431- 404 av. J.-C.), connu par son ampleur et sa férocité (l’historien Victor Davis Hanson le qualifiera comme le premier conflit « total » de l’Histoire) mènera à l’effondrement de la puissance d’Athènes et la fin de l’âge d’or de la Grèce antique.

La guerre du Péloponnèse