En quoi la socialisation est-elle différente selon le genre ?

Mot clé

Genre : normes et rôles socialement attribués aux hommes ou aux femmes (attention à ne pas confondre « genre » avec le « sexe » au sens biologique)

Résumé

Le genre est un facteur important de différenciation sociale.

Le genre renvoie aux différences de construction sociale entre le masculin et le féminin pendant le processus de socialisation.

Les différences de comportement, de goûts, ne s’expliquent pas que par distinctions biologiques entre les sexes, elles sont aussi forgées par la socialisation au sein de la famille, à travers les médias, à l’école et au travail.

Par conséquent, les différences de genre dans les pratiques culturelles sont provoquées par une socialisation différente entre filles et garçons. Les pratiques jugées strictement féminines (ballet, couture…) et masculines (football, bricolage…) sont confortées par l’identification aux modèles offerts par les familles, la société et les médias.

Cours

I. Normes et valeurs

La socialisation repose souvent sur le genre, parce que nous considérons dans nos sociétés que les filles et les garçons n’ont pas les mêmes désirs, besoins et capacités.

Des normes et des valeurs sont jugées de nature féminine ou masculine. Par exemple, l’émotivité, la douceur, sont perçus comme des normes féminines, tandis que l’esprit de compétition, le goût de se battre sont considérés comme des normes masculines.

La socialisation dépend souvent du genre

II.  L’influence de la famille sur le genre

Au sein de la famille, les pratiques sociales varient souvent en fonction du genre des enfants : les petites filles sont plus facilement vêtues de rose.

Les jouets sélectionnés par la famille se distinguent. Les filles reçoivent des poupées tandis que les garçons des jeux de construction. Ces jouets sont utilisés pour la préparation de leurs futurs rôles sociaux.

Les sports choisis renforcent aussi la différenciation entre les genres : ceux des garçons sont axés sur le football, la boxe, et les filles vers la danse, la gymnastique.

III. L’influence de l’école et du groupe de pairs sur le genre

Le groupe de pairs confirme la différenciation qui existe au sein de la famille entraînant une perpétuation des différences socialement construites entre les genres.

Même si les résultats scolaires des filles sont en moyenne meilleurs que ceux des garçons, les filles choisissent des voies moins rémunératrices. Pour une même moyenne, elles sont plus nombreuses à s’orienter vers les langues ou la littérature, et les garçons vers les disciplines scientifiques ou techniques. Les filles se dirigent plus rarement vers les classes préparatoires (42% de l’ensemble en 2020-2021).  Ainsi, dans l’enseignement supérieur donc les filières déterminant l’orientation professionnelle, la différence entre les genres est accentuée.

Des clichés peuvent aussi être entendus « les hommes sont monotâche » alors qu’il n’existe pas de différences significatives dans le nombre de fibres nerveuses reliant les deux hémisphères cérébraux entre les sexes (source : métanalyse sur 2000 sujets en 1997, Neuroscience & Biobehavioral Review) ou encore que les femmes seraient nulles en mathématiques.

Les enseignants peuvent parfois prendre part à cette socialisation genrée en considérant par exemple que les normes des filières scientifiques sont plus masculines et donc plus adaptées aux garçons.

IV. L’influence des médias sur le genre

Les médias sont au XXIe siècles omniprésents dans la vie quotidienne, en 2018 selon l’INSEE 96,3% des ménages étaient équipés d’un téléviseur.

Les dessins animés qui accompagnent les enfants très jeunes peuvent comporter des images stéréotypées d’hommes et de femmes.

Dans « Blanche-Neige et les Sept Nains » de 1937, Blanche-Neige est contrainte de se cacher parce qu’elle est plus belle que sa belle-mère, est docile, douce, ménagère et, en l’absence de ses sept amis nains (pour qui elle fait le ménage), finit par s’endormir ensorcelée pour avoir naïvement « croqué la pomme » … Seul un brave prince charmant sera en mesure de la sortir de son sort. Blanche-neige elle est donc dépendante de la volonté d’un homme.

À l’adolescence et à l’âge adulte, ce phénomène se poursuit avec les séries télévisées (présentant sessions shopping et disputes mémorables) et les revues féminines (les grandes marques de mode et de cosmétiques permettant de financer ces journaux grâce à l’espace publicitaire) qui reflètent l’image des femmes très minces, ravissantes, douces, etc. et insistant sur l’appellation « féminin » auquel toute femme devrait s’identifier et se référer.

V. Le travail et le genre

Des emplois sont largement féminisés, par exemple ceux liés à la santé, à l’éducation ou aux soins aux personnes âgées tandis que les métiers de la construction ou de l’ingénierie sont majoritairement masculins.

 

Certaines profession sont féminisées, comme celles du sanitaire et social ou encore de l’esthétique