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ToggleSocialisation primaire : processus se déroulant de la naissance jusqu’à l’adolescence où l’individu construit son identité sociale, apprend à vivre en société et en intériorise les valeurs et les normes
Socialisation secondaire : socialisation à l’âge adulte
Identité sociale : tout ce qui permet de caractériser un individu et d’identifier son appartenance à différents groupes (genre, âge, milieu social). Les identités sociales décident de nos rôles sociaux. Par exemple, la journée un adolescent de 14 ans a en journée le rôle de collégien, puis de retour chez lui jouera plutôt le rôle de fils/fille ou de frère/sœur.
Le processus de socialisation se déroulant de la naissance jusqu’à l’adolescence est nommé socialisation primaire.
La socialisation débute au cours de l’enfance, principalement au sein des instances de socialisation de la famille et de l’école, mais les groupes de pairs (individus aux caractéristiques communes comme l’âge ou le statut au sein d’une école ou dans des associations) et les médias jouent aussi un rôle.
Elle se poursuit ensuite tout au long de l’adolescence, en particulier auprès des groupes de pairs et des médias.
Finalement, cette socialisation se poursuit à l’âge adulte, notamment au sein du monde du travail.
Le processus de socialisation à l’âge adulte est nommé socialisation secondaire.
L’identité sociale d’un individu est plurielle en effet un individu est amené à prendre des rôles et des statuts différents.
La socialisation primaire est l’intégration des valeurs et normes sociales au cours de l’enfance et de l’adolescence, principalement à travers la famille, l’école, les groupes de pairs et les médias.
La socialisation primaire prend place durant l’enfance avec pour instances de socialisation principales la famille et l’école. Celles-ci recourent autant à la socialisation par l’inculcation qu’à l’imprégnation.
Durant l’enfance un individu est particulièrement influençable, il construit son identité en observant son entourage et intègre les normes et les valeurs sur le plan émotionnel.
Les valeurs et les normes apprises durant l’enfance sont les bases de la vie sociale par exemple la courtoisie, l’hygiène et les différences entre les genres.
Durant l’adolescence, les instances de socialisation qui prennent la relève sont les groupes de pairs et les médias. La socialisation se fera alors par interaction.
Cette phase complète la construction de la majeure partie de l’identité sociale de l’individu.
La socialisation secondaire est l’intégration des valeurs sociales, des normes et des rôles à l’âge adulte, principalement dans un contexte professionnel.
Le monde professionnel construit l’identité professionnelle de l’individu : il devient policier, pompier ou charpentier, ce qui change son comportement social en accord avec ces professions.
L’individu intègre de nouvelles valeurs telles que le l’éthique professionnelle, l’adaptabilité, le respect de la hiérarchie, etc. Il s’agit également d’un lieu de rencontre, les collègues forment un nouveau groupe de pairs.
Les adultes deviennent également citoyens et, par conséquent, doivent respecter et promouvoir les valeurs et les normes qui leur sont associées comme le civisme ou son devoir d’électeur (bien qu’en France ne pas voter n’est pas puni par loi).
S’il devient parent ou prend en charge et aide ses propres parents vieillissants, l’adulte adopte une nouvelle position au sein de sa famille ce qui signifie par exemple développer son sens de la responsabilité.
La socialisation professionnelle n’est pas la seule qui se produit au cours de l’âge adulte. Il faut aussi tenir compte de la socialisation conjugale.
Il est question de l’intégration des règles de vie dans les couples. Les conjoints apprennent à bâtir ensemble de nouvelles normes et valeurs. Pour eux, il s’agit de mettre en place un projet de vie commun pour assurer la cohésion du couple.
Au sein d’un nouveau couple, au départ, les conjoints s’efforcent de mieux se connaître en évoquant les valeurs qui leur tiennent à cœur (respect, générosité, calme par exemple). Sans en avoir conscience ils négocient les normes et les valeurs qui seront ensuite au centre dans le couple.
Le mariage est un exemple d’une étape de la socialisation conjugale. Les époux consolident ainsi leur projet de vie commune et se créer une nouvelle identité sociale.
Inversement, un divorce (ou une séparation) implique inévitablement une désocialisation pour les époux. Les normes et les valeurs autrefois centrales en matière de couple sont alors contestées. L’identité du couple est brisée et les rapports sociaux qui l’entourent sont perturbés.
La transition entre la socialisation primaire et secondaire se fait de façon continue ou avec des ruptures. Il est possible que l’individu doive revoir complètement sa socialisation de base (ex. : déracinement culturel à la suite d’un déménagement dans un autre pays).
Selon Pierre Bourdieu (1930-2002) qui fut directeur du centre de recherche de sociologie européenne et professeur titulaire au Collège de France (une des plus hautes distinctions de l’enseignement supérieur), lui-même fils d’un facteur, la socialisation primaire marque de façon permanente l’identité sociale, même si la socialisation secondaire est totalement différente.
Ainsi, un enfant socialisé dans un environnement ouvrier qui, en tant qu’adulte, est socialisé dans un environnement bourgeois, gardera certaines des valeurs et des normes intégrées à son enfance. Il peut en résulter des conflits internes (culpabilité) et externes (conflits avec les autres).
Cependant d’autres sociologues, comme Bernard Lahire (né en 1963), pensent que les individus peuvent distinguer nettement l’identité liée à la socialisation primaire et celle liée à la socialisation secondaire lorsqu’elles rentrent en contradiction. Ainsi, le fils d’un ouvrier devenu cadre saura facilement adapter son comportement selon l’environnement social.