Quelles sont les organisations productives et quelle est la distinction entre production marchande et production non marchande ?

Mots clés :

Bien : produit matériel, concret et stockable

Service : prestation technique ou intellectuelle (immatériel et non stockable)

Actionnaire : propriétaire d’une entreprise qui perçoit les dividendes

Prélèvements obligatoires : recettes des pouvoirs publics constituées des cotisations sociales et des impôts

Chiffre d’affaires (CA) : somme des ventes effectuées. Il peut être HT (hors taxes) ou inclure la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) on parlera alors de chiffre d’affaires TTC (Toutes Taxes Comprises).

Profit : excédent des recettes sur les dépenses

Consommations intermédiaires : ensemble des biens et services, qui sont détruits ou transformés lors du processus de production ou incorporés au produit final

Valeur ajoutée : chiffre d’affaires (total des ventes) – consommations intermédiaires

Entreprise publique : entreprise détenue majoritairement ou en totalité par l’État

Entreprise privée : une entreprise n’appartenant pas à l’État ou seulement minoritairement.

Production : activité exercée sous le contrôle, la responsabilité et la gestion d’une unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services

Résumé :

Il existe différents types de production : des biens qui peuvent être durables ou non et des services.  Cette production peut être marchande ou non marchande si l’organisation productive cherche à vendre ses produits ou non.  Pour fournir cette production, plusieurs organisations existent : les entreprises, les associations et les administrations publiques.  Chacune peut mesurer la richesse produite grâce à l’aide d’une notion économique que l’on nomme « valeur ajoutée ». 

Fiche de cours :

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Objectif :

  • Savoir illustrer la diversité des producteurs (c’est-à-dire les entreprises, administrations, économie sociale et solidaire) et être capable de distinguer production marchande et non marchande

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I.  Les biens et les services

Les organisations productives produisent des biens et des services dont l’utilité est de satisfaire un besoin ou de produire un autre bien ou service.

Une distinction est effectuée entre les biens, pouvant être stockés, des services, qui sont immatériels.

Un bien est matériel et stockable. Il peut être destiné à une consommation finale, c’est-à-dire à être acheté afin de satisfaire directement un besoin ou un désir. Il peut également être consommé ou incorporé dans un autre produit : il sera alors considéré comme une consommation intermédiaire (ex. : de la farine pour le boulanger, du tissu pour une couturière). En cas d’utilisation durable, il est désigné comme capital fixe.

Un service se caractérise par la mise à disposition d’une prestation technique ou intellectuelle : il s’agit d’un produit immatériel et par conséquent non stockable. Une activité de service regroupe les services mixtes (information-communication, activités immobilières, hôtel-restauration), les services aux entreprises ou aux particuliers et les services principalement on marchands. Celui-ci peut être destiné à une consommation finale (ex. : un film au cinéma) ou à une consommation intermédiaire (ex. : un lavage de carreaux dans une entreprise).

La comptabilité nationale établit généralement deux ensembles :

  • Les biens et services marchands destinés à être commercialisés sur un marché ;
  • Les services non marchands.

II. Les trois formes d’organisations productives

La production peut être réalisée par trois types d’organisations : les entreprises, les administrations publiques et les associations (l’économie sociale et solidaire).

a.     Les entreprises

i.     Le rôle économique des entreprises

Les entreprises sont au cœur de l’actualité et du débat public, il est donc essentiel de les connaître.

Une entreprise est une organisation économique qui produit des biens et des services marchands. Les entreprises diffèrent des autres agents économiques dans la mesure où leur principal objectif est de faire du profit, à la différence des administrations publiques qui ne sont pas à but lucratif.

Dans l’environnement économique d’un pays elles permettent à la fois à créer de la richesse (valeur ajoutée), de distribuer des revenus (salaires, dividendes versés aux actionnaires, impôts versés à l’État), de satisfaire des besoins et favoriser la création des emplois.

La valeur ajoutée est la richesse crée par la production, différence entre la valeur de la production et celle des consommations intermédiaires (produits achetés par l’entreprise qui vont être détruits ou transformés dans le processus de production)

Valeur ajoutée = chiffre d’affaires (total des ventes) – consommations intermédiaires

ii.     Différences entre une entreprise publique et privée

Entreprise détenue majoritairement ou en totalité par l’État est une entreprise publique (ex. : EDF détenue à plus de 80% par l’État).

Une entreprise n’appartenant pas à l’État, ou minoritairement, est une entreprise privée (ex : Renault puisque l’État est minoritaire même si reste, en août 2022, son premier actionnaire avec 15,01% du capital).

Au nom de la reconstruction économique du pays, plusieurs entreprises ont été nationalisées après 1945 dans des secteurs clés : transport, énergie, banques.

Une seconde vague de nationalisation a eu lieu lors de l’alternance politique de 1981 (année où François Mitterrand accède à la présidence et devient le premier président de gauche de la Ve République).

Depuis les années 1980, le nombre d’entreprises publiques en France et leurs effectifs a été réduit de moitié.

Point culture : le partenariat public-privé

Certains projets peuvent être menés par un partenariat public-privé (PPP) permettant que les coûts, les risques et les revenus soient partagés entre les acteurs impliqués sans être sous la responsabilité unique de l’État.

En France, ce partenariat public-privé au sens strict est un contrat en vertu duquel une entité publique confie à un partenaire privé la tâche de conception, de construction ou de réhabilitation, de financement et d’entretien d’un équipement public. Au terme du contrat, l’équipement revient à la collectivité.

La ligne grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire mise en service en 2017 est un exemple de PPP : Eiffage a avancé le tiers de l’investissement et touchera en retour pendant 25 ans des loyers, exploitera la ligne et encaissera les péages versés par l’opérateur.

Débat : nationalisations contre privatisations

iii. Les différentes tailles d’entreprises 

Selon la taille (effectif et chiffre d’affaires) de l’entreprise, nous pouvons différencier :

  • Les microentreprises: moins de 10 salariés et de 2 millions de CA
  • Les PME : moins de 250 salariés et de 50 millions de CA
  • Les entreprises de taille intermédiaire : moins de 5000 salariés et de 1.5 milliard d’euros de CA
  • Les grandes entreprises : à partir de plus de 5000 salariés et de 1.5 milliard de CA

En revanche le statut juridique d’une entreprise peut varier (entreprise individuelle, unipersonnelle, à responsabilité limitée, anonyme).

Les entreprises peuvent aussi être classifiées selon leur secteur (même activité principale) ou la branche (le même bien ou service).

iv. Nature de la production d’une entreprise d’une entreprise (secteur d’activité) 

Selon la nature de la production de l’entreprise, elles peuvent appartenir au :

  • Secteur primaire: domaine des activités productrices de matières non transformées (agriculture, pêche, forêts, mines, gisements) ;
  • Secteur secondaire: activités consistant en une transformation plus ou moins élaborée des matières premières (industries manufacturières, bâtiment et travaux publics) :
  • Secteur tertiaire: services (commerces, administrations, institutions financières, …)

b. Les administrations publiques

Les administrations publiques produisent des biens et des services non marchands ou effectuent des opérations de redistribution des revenus ou des richesses nationales.

En France, les administrations publiques sont séparées entre :

  • L’administration centrale (qui dépend de l’État et du gouvernement) ;
  • Les administrations territoriales (la région, le département, l’arrondissement, le canton, la commune) ;
  • Les administrations de sécurité sociale.

c. L’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire englobe les associations qui fournissent principalement des services non marchands (culturels, sportifs, etc.) ainsi que les coopératives et les mutuelles qui sont des organisations marchandes à but non lucratif.

III. Distinguer production marchande et non marchande

La production marchande est vendue sur un marché à un prix supérieur aux coûts de production avec un objectif de profit.

La production non marchande correspond aux services offerts gratuitement ou quasi gratuitement par les administrations (publiques ou privées). Elle est financée par les prélèvements obligatoires pour les services publics et par les cotisations, les dons et les subventions pour les services privés offerts par les associations, les syndicats, les partis politiques et les Églises. Lorsque cette production non marchande est fournie par les pouvoirs publics, elle est financée par des prélèvements obligatoires.

Il existe également l’autoproduction qui se distingue de la production au sens économique du terme dans la mesure où elle est l’œuvre de non-professionnels. Une autoproduction consiste à produire des biens ou des services réalisées pour répondre aux besoins du producteur lui-même ou de son entourage sans échanges monétaires (ex. : cultiver des concombres dans son jardin).